Révolution culturelle : La Movida Madrileña

« Si vous vous en souvenez encore, c'est que vous n'y Ă©tiez pas. » Cette expression madrilĂšne ne peut faire rĂ©fĂ©rence qu'Ă  un seul Ă©vĂ©nement : la rĂ©volution culturelle qui a Ă©clatĂ© aprĂšs la mort du gĂ©nĂ©ral Francisco Franco. AprĂšs quasiment 4 dĂ©cennies d'une dictature impitoyable, l'Espagne Ă©tait enfin libre. La capitale espagnole a cĂ©lĂ©brĂ© cette libertĂ© avec des fĂȘtes improvisĂ©es dans les rues, qui se sont transformĂ©es en mouvement culturel. La ville de Madrid fut changĂ©e pour toujours par la « Movida Madrileña » (littĂ©ralement « le mouvement madrilĂšne »).

Arts Et Culture

Une explosion de liberté, de créativité et d'hédonisme

L'Espagne est passĂ©e rapidement d'une dictature sanglante Ă  une dĂ©mocratie pacifique. Ce sont surtout les jeunes qui ont rĂ©alisĂ© ce qui leur avait manquĂ© sous Franco : le mouvement hippie des annĂ©es 1960 Ă©tait passĂ© totalement inaperçu en Espagne. Le moment Ă©tait venu de rattraper le temps perdu, et vite. Madrid a connu une explosion de libertĂ©, de crĂ©ativitĂ© et d'hĂ©donisme. La musique, la mode, le design, l'art, le cinĂ©ma et la vie nocturne : tout a changĂ©. Sous l'Ɠil vigilant du maire progressiste Enrique Tierno GalvĂĄn et menĂ© par le cĂ©lĂšbre libertin Pedro AlmodĂłvar, Madrid assouplit ses heures de fermeture, lĂ©galisa les drogues et finança de nouvelles initiatives. Madrid Ă©tait le lieu oĂč tout et n'importe quoi Ă©tait devenu possible. De grandes quantitĂ©s d'alcool et de drogues rĂ©crĂ©atives Ă©taient consommĂ©es lors de fĂȘtes dĂ©lirantes organisĂ©es dans des boĂźtes de nuit improvisĂ©es Ă  Malasaña et Chueca. Encore aujourd'hui, la vie nocturne de Madrid est cĂ©lĂšbre pour son dynamisme. La fĂȘte commence Ă  18h dans les rues, les bars et les boĂźtes de nuit restent ouverts jusqu'Ă  l'aube et vous trouverez toujours un after dans la ville pour finir votre soirĂ©e. Les fĂȘtards Ă©puisĂ©s s'exclament souvent : « ÂĄMadrid me mata! » (Madrid me tue).

Le roi de la Movida

Le plus célÚbre défenseur de la Movida est le cinéaste Pedro Almodóvar. Ses premiers films Pepi, Luci, Bom y otras chicas del montón (1980) et Laberinto de pasiones (1982), présentent cette période turbulente de façon hilarante, extravagante et immorale ; une image souvent juste. Bien entendu, la Movida n'est pas la seule à avoir façonné la réputation de la ville d'aujourd'hui : au 16Úme siÚcle, le roi Philippe II fit de Madrid la capitale de l'Espagne, une décision qui entraßna l'expansion de Madrid. Mais quatre siÚcles plus tard, dans les années 1970 et 1980, le mouvement madrilÚne eut un impact tout aussi important sur la vie des habitants de Madrid.

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